Comment investir dans les matières premières en 2025 ?

Que sont les matières premières en Bourse ?

Les matières premières en Bourse, aussi appelées commodities, sont des actifs tangibles échangés sur les marchés financiers. Elles sont essentielles à l’économie mondiale et servent de base à de nombreux secteurs, notamment l’énergie, l’agriculture, l’industrie et la joaillerie.

Contrairement aux actions ou aux obligations, leur valeur dépend principalement de l’offre et de la demande mondiale, des conditions géopolitiques et climatiques, ainsi que des politiques économiques.

Quelles matières premières peut-on trader en ligne ?

Le trading des matières premières permet d’investir sur des actifs physiques essentiels à l’économie mondiale. Ces actifs sont généralement échangés sur des marchés à terme via des contrats dérivés comme les CFD (Contracts for Difference), les futures ou encore les ETF spécialisés.

Les matières premières tradables en ligne sont classées en trois grandes catégories :

Les matières premières énergétiques

Les matières premières énergétiques sont les plus volatiles en raison de leur forte dépendance aux facteurs géopolitiques, aux décisions de production des pays producteurs et aux variations de la demande mondiale.

• Pétrole brut (Brent, WTI) : actif majeur sur les marchés financiers, le pétrole est influencé par l’OPEP, la croissance économique mondiale et les tensions géopolitiques.
• Gaz naturel : utilisé pour la production d’électricité et le chauffage, il est sensible aux variations climatiques et aux politiques énergétiques.
• Charbon : bien que son usage décline dans certains pays, il reste une ressource clé pour la production d’électricité, notamment en Chine et en Inde.

Les métaux précieux

Les métaux précieux sont souvent considérés comme des valeurs refuges en période d’incertitude économique.

• Or : actif refuge par excellence, il est influencé par l’inflation, les taux d’intérêt et la politique monétaire des banques centrales.
• Argent : utilisé à la fois comme valeur refuge et dans l’industrie, notamment pour les panneaux solaires et l’électronique.
• Platine et Palladium : essentiels dans l’industrie automobile pour la fabrication des catalyseurs, leur prix fluctue selon l’évolution de la demande et les restrictions environnementales.

Les métaux industriels

Les métaux industriels sont essentiels à la fabrication et à la construction, et leur prix dépend de la croissance économique mondiale et des politiques minières.

• Cuivre : indicateur clé de l’économie mondiale, il est utilisé dans l’électronique, la construction et les énergies renouvelables.
• Aluminium : léger et résistant, il est utilisé dans l’aéronautique, l’automobile et l’emballage.
• Nickel et Zinc : indispensables dans l’acier inoxydable et les batteries électriques.

Les matières premières agricoles

Ces matières premières sont influencées par les conditions climatiques, la demande alimentaire et les politiques agricoles mondiales.

• Céréales (Blé, Maïs, Riz, Soja) : cultures essentielles à l’alimentation humaine et animale, leur prix varie selon les récoltes et les conditions météorologiques.
• Produits tropicaux (Café, Cacao, Sucre) : très sensibles aux aléas climatiques et aux variations de la demande mondiale.

Les produits d’élevage

Les matières premières issues de l’élevage sont généralement tradées sur les marchés à terme et influencées par le coût des céréales, la demande de viande et les politiques agricoles.

• Bétail vivant : marché influencé par les coûts de production et la demande en viande.
• Porc maigre : essentiel dans l’alimentation mondiale, son prix varie en fonction des épidémies animales et de la consommation internationale.

Comment investir sur les matières premières ?

Investir sur les matières premières peut se faire de différentes manières selon le profil et les objectifs de l’investisseur. Certaines méthodes permettent un trading actif sur le court terme, tandis que d’autres offrent une exposition plus stable sur le long terme. Voici les principales options disponibles avec un exemple concret et un tableau des actifs accessibles pour chaque méthode.

📈 Investir via les CFD (Contracts for Difference)

Les CFD (Contrats pour la Différence) permettent de spéculer sur l’évolution des prix des matières premières sans les posséder physiquement. Ils offrent un effet de levier, permettant d’augmenter l’exposition avec un capital limité.

Exemple de CFD sur le pétrole

Un investisseur pense que le prix du baril de pétrole Brent, actuellement à 80 $, va augmenter en raison d’une réduction de la production de l’OPEP. Il ouvre une position acheteuse (long) avec un effet de levier 1:10 via un CFD. Si le prix du pétrole atteint 85 $, il réalise un profit basé sur cette hausse, mais si le prix chute à 75 $, il subit une perte proportionnelle.

Investir via les contrats à terme (futures)

Les contrats à terme (futures) permettent d’acheter ou de vendre une matière première à un prix fixé à l’avance pour une livraison future. Ils sont souvent utilisés par les entreprises pour couvrir leurs risques et par les traders pour spéculer.

Exemple de contrat à terme sur le blé

Un producteur de blé souhaite se protéger contre une éventuelle baisse des prix dans six mois. Il vend un contrat à terme de 100 tonnes de blé à 250 €/tonne, bloquant ainsi ce prix de vente. Si le prix du blé chute à 230 €/tonne, il a sécurisé ses revenus. À l’inverse, si le prix grimpe à 270 €/tonne, il ne bénéficiera pas de cette hausse.

Investir via les ETF (Exchange Traded Funds)

Les ETF matières premières permettent d’investir sur un panier de matières premières ou sur un actif spécifique sans avoir à trader directement les contrats à terme.

Exemple d'ETF sur l'or

Un investisseur veut s’exposer à l’évolution du prix de l’or sans acheter de lingots. Il achète des parts d’un ETF répliquant le cours de l’or, coté en Bourse. Si le prix de l’or passe de 1 800 $ à 2 000 $ l’once, la valeur de son ETF augmente proportionnellement. Il peut vendre ses parts à tout moment, sans avoir à stocker physiquement le métal.

Investir dans les actions de sociétés liées aux matières premières

Acheter des actions de sociétés exploitant des matières premières permet de bénéficier de la hausse des prix sans investir directement sur l’actif brut.

Exemple d'achat d'actions sur les matières premières

Un investisseur anticipe une hausse du prix du cuivre, notamment grâce à la demande croissante pour les batteries électriques. Plutôt que d’acheter du cuivre directement, il achète des actions d’un grand producteur minier, dont les profits augmentent lorsque le prix du cuivre monte.

Investir dans les matières premières physiques

Certains investisseurs préfèrent acheter directement des matières premières physiques, notamment les métaux précieux, pour sécuriser leur capital.

Exemple d'achat d'or physique

Un épargnant souhaitant protéger son capital contre l’inflation achète 50 grammes d’or sous forme de lingots. Il conserve ces lingots dans un coffre sécurisé et pourra les revendre si le prix de l’or augmente ou en cas de besoin financier.

Comment choisir un courtier pour trader les matières premières ?

Le choix d’un courtier est une étape cruciale pour trader les matières premières dans de bonnes conditions. Plusieurs critères doivent être pris en compte afin de garantir un accès aux marchés efficace, sécurisé et adapté à votre stratégie d’investissement.

1. La régulation et la sécurité des fonds

Avant toute chose, il est essentiel de choisir un courtier régulé par une autorité reconnue (AMF, CySEC, FCA, SEC…). Une régulation garantit une meilleure protection des fonds des investisseurs et une transparence des transactions.

De plus, certains courtiers offrent une protection des dépôts en cas de faillite, via des garanties comme celles proposées par le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR) en Europe.

2. L’offre de matières premières disponibles

Tous les courtiers ne proposent pas la même variété d’actifs. Il est important de vérifier si le courtier permet d’accéder aux matières premières qui vous intéressent, comme :

• Les matières premières énergétiques : Pétrole (Brent, WTI), Gaz naturel.
• Les métaux précieux : Or, Argent, Platine, Palladium.
• Les métaux industriels : Cuivre, Aluminium, Nickel.
• Les produits agricoles : Blé, Maïs, Soja, Café, Cacao.

Certains courtiers permettent de trader ces actifs via des CFD, futures, ETF ou actions liées aux matières premières. Le choix du type de produit dépendra de votre stratégie de trading.

3. Les frais et commissions appliqués

Les frais de trading ont un impact direct sur la rentabilité de vos investissements. Il faut comparer les coûts suivants :

• Spreads : différence entre le prix d’achat et de vente. Plus il est serré, mieux c’est.
• Commissions sur transactions : certains courtiers appliquent une commission fixe ou un pourcentage sur chaque trade.
• Frais de financement (swap) : appliqués si vous maintenez une position ouverte pendant la nuit.
• Frais d’inactivité : certains courtiers facturent des frais si aucun trade n’est effectué pendant une période donnée.

4. Les outils et plateformes de trading disponibles

Un bon courtier doit proposer une plateforme de trading intuitive et performante. Les plus populaires incluent :

• MetaTrader 4 (MT4) / MetaTrader 5 (MT5) : idéal pour les traders actifs et automatisés.
• Propriétaires (Webtrader, TradingView, Thinkorswim…) : interfaces modernes adaptées aux débutants et aux investisseurs avancés.
• Application mobile : permet de suivre et gérer ses trades à tout moment.

Certains courtiers proposent aussi des outils d’analyse technique, des indicateurs avancés et des alertes de marché pour optimiser la prise de décision.

5. L’effet de levier et la gestion des risques

Le trading des matières premières implique souvent des fluctuations importantes. Il est donc important de vérifier :

• Le niveau d’effet de levier proposé : plus le levier est élevé, plus les gains et les pertes sont amplifiés. En Europe, il est généralement limité à 1:10 pour les matières premières sous CFD.
• Les outils de gestion des risques : stop-loss, take-profit, protection contre le solde négatif… Ces fonctionnalités aident à mieux contrôler son exposition au risque.

6. La qualité du service client

Un bon service client est essentiel pour accompagner les traders en cas de problème technique ou de question sur la plateforme. Avant de choisir un courtier, vérifiez :

• Les modes de contact (chat en direct, email, téléphone).
• Les horaires de disponibilité (support 24/7 ou horaires limités).
• La langue du support (disponible en français ou uniquement en anglais).

Combien coûte le trading de matières premières ?

Le trading de matières premières implique plusieurs types de frais qui peuvent varier en fonction du courtier, de l’instrument financier utilisé (CFD, futures, ETF…) et de la matière première tradée. Il est essentiel de comprendre ces coûts pour optimiser sa rentabilité.

1. Le spread : la différence entre le prix d’achat et de vente

Le spread est la différence entre le prix d’achat (ask) et le prix de vente (bid) d’un actif. Plus il est serré, moins le trading coûte cher.

Exemple de spread

• Le pétrole Brent a un spread typique de 0,05 $ par baril.
• Un investisseur achète un lot de 100 barils à 80,00 $ et revend immédiatement à 79,95 $.
• Son coût immédiat est de 5 $.

2. Les commissions sur transactions

Certains courtiers appliquent une commission fixe ou un pourcentage sur chaque transaction. Les CFD et les ETF sont souvent sans commission, mais les futures et les actions liées aux matières premières peuvent être facturés.

Exemple de commission

• Un courtier facture une commission de 2,50 $ par contrat sur les futures du maïs.
• Si un trader achète 10 contrats, il paiera 25 $ en commissions.

3. Les frais de financement (swap)

Si une position est maintenue ouverte du jour au lendemain, des frais de financement (appelés aussi swap) s’appliquent, notamment sur les CFD.

Exemple de frais swap

• Un investisseur ouvre une position sur l’or avec un effet de levier 1:10.
• Le courtier applique un taux d’intérêt de 0,02 % par jour.
• Pour une position de 5 000 $, le trader paiera 1 $ par jour de frais de financement.

4. Les frais d’inactivité

Si un compte de trading n’est pas utilisé pendant plusieurs mois, certains courtiers facturent des frais d’inactivité.

Exemple de frais d'inactivité

• Un trader n’a pas placé d’ordre pendant 6 mois.
• Son courtier applique des frais d’inactivité de 10 € par mois.
• Il devra donc payer 60 € pour ces 6 mois d’inactivité.

5. Les frais de retrait

Certains courtiers facturent des frais lorsque vous retirez vos fonds. Ceux-ci varient selon la méthode utilisée (virement bancaire, carte bancaire, portefeuille électronique).

Exemple de frais de retrait

• Un trader souhaite retirer 1 000 € de son compte de trading.
• Son courtier applique des frais fixes de 5 € pour chaque retrait.
• Il recevra 995 € sur son compte bancaire.

Cours des matières premières en direct

Faut-il investir dans les matières premières en 2025 ?

Investir dans les matières premières en 2025 peut être une opportunité intéressante, mais cela dépend de plusieurs facteurs, notamment les tendances économiques mondiales, l’inflation, la transition énergétique et les tensions géopolitiques. Voici une analyse des perspectives pour chaque grande catégorie de matières premières.

1. Les matières premières énergétiques : opportunités et incertitudes

Le marché du pétrole et du gaz reste fortement influencé par l’OPEP+, la transition énergétique et les tensions géopolitiques.

• Pétrole (Brent, WTI) : l’offre et la demande pourraient rester tendues en raison des coupes de production décidées par l’OPEP+, tandis que la transition vers les énergies renouvelables pourrait limiter la croissance à long terme.
• Gaz naturel : avec l’essor des énergies renouvelables et la diversification des sources d’approvisionnement en Europe, le gaz naturel pourrait connaître une volatilité accrue.

Investir ? Oui, mais à court terme.

Les fluctuations du pétrole et du gaz offrent des opportunités pour les traders actifs, mais l’incertitude liée aux politiques énergétiques impose une vigilance accrue.

2. Les métaux précieux : valeur refuge en cas de crise

L’or et l’argent sont historiquement des valeurs refuges en période d’incertitude économique et de forte inflation.

• Or : l’inflation persistante et les politiques monétaires des banques centrales influenceront son cours. Si les taux d’intérêt baissent, l’or pourrait retrouver un fort attrait.
• Argent : en plus de son rôle de valeur refuge, l’argent est utilisé dans l’industrie technologique et les énergies renouvelables, ce qui renforce sa demande.

Investir ? Oui, surtout en cas de crise économique.

L’or et l’argent restent des actifs clés pour diversifier un portefeuille et protéger son capital contre l’inflation.

3. Les métaux industriels : un pari sur la transition énergétique

Les métaux comme le cuivre, le nickel et le lithium sont essentiels à la production de véhicules électriques, de batteries et d’infrastructures renouvelables.

• Cuivre : indispensable aux réseaux électriques et aux infrastructures, il bénéficie d’une demande croissante liée à la transition énergétique.
• Lithium : essentiel pour les batteries, il a connu une forte volatilité en 2023-2024, mais sa demande pourrait rebondir avec l’essor des véhicules électriques.

Investir ? Oui, pour le long terme.

La demande structurelle pour ces métaux soutiendra les prix, bien que des fluctuations importantes soient à prévoir.

4. Les matières premières agricoles : un marché dépendant du climat

Les denrées alimentaires comme le blé, le maïs et le café sont influencées par les conditions climatiques, la géopolitique et la demande mondiale.

• Blé et maïs : les sécheresses et les tensions en Ukraine pourraient maintenir des prix élevés.
• Café et cacao : fortement impactés par les variations climatiques et la demande mondiale, ces produits ont vu leurs prix exploser en 2024.

Investir ? Oui, mais en surveillant les risques climatiques.

 Les ETF agricoles peuvent être une bonne option pour diversifier son portefeuille.

Quelle fiscalité sur les revenus issus des matières premières en France ?

La fiscalité des matières premières en France dépend du type d’investissement réalisé. Voici un résumé des principaux régimes fiscaux applicables :

Les gains issus du trading des matières premières sont soumis à une fiscalité spécifique en France, qui dépend du type d’instrument financier utilisé et du statut de l’investisseur. En général, les revenus générés par ces investissements sont considérés comme des revenus du capital et sont imposés selon le prélèvement forfaitaire unique (PFU), également appelé flat tax, à un taux global de 30 %. Ce taux comprend 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux.

Les plus-values réalisées via des produits dérivés comme les CFD et les contrats à terme (futures) sont directement soumises à cette fiscalité. Cependant, l’investisseur peut choisir d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, si ce choix est plus avantageux en fonction de sa tranche marginale d’imposition.

Concernant les ETF matières premières, ils suivent le même régime fiscal que les actions, avec une taxation de 30 % sur les plus-values et les dividendes. Toutefois, certains ETF éligibles au Plan d'Épargne en Actions (PEA) bénéficient d’un régime fiscal plus favorable, avec une exonération d’impôt après 5 ans de détention, seuls les prélèvements sociaux restant dus.

Les actions de sociétés exploitant des matières premières sont elles aussi soumises au PFU, avec une imposition de 30 % sur les plus-values et une possibilité d’abattement de 40 % sur les dividendes si l’investisseur choisit le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Pour les métaux précieux, comme l’or et l’argent physique, la fiscalité est différente. L’investisseur peut choisir entre une taxe forfaitaire de 11,5 % sur le prix de vente ou une imposition sur la plus-value réelle à hauteur de 36,2 %, avec une exonération totale après 22 ans de détention.

Pauline Laurore

Experte Finance

Co-fondatrice d’HelloSafe et diplômée d’un Master en finance, Pauline possède une expertise reconnue en finances personnelles, qu’elle met au service des utilisateurs pour les aider à mieux comprendre et optimiser leurs choix financiers. Chez HelloSafe, Pauline joue un rôle essentiel dans la conception de contenus clairs et pédagogiques sur l’épargne, les placements et la finance personnelle. Passionnée par l’éducation financière, Pauline s'efforce, avec chaque contenu qu’elle supervise, de fournir des informations fiables, transparentes et impartiales pour une gestion financière autonome et éclairée. À cet effet, elle a testé plus de 100 plateformes de trading afin d’aider au mieux les internautes à faire les bons choix.